Dans l’univers de la gestion technique des bâtiments (GTB), une idée reçue persiste : pour mieux piloter un bâtiment, il faut installer toujours plus de matériels. Température, CO2, humidité, ouverture de fenêtre, présence, luminosité… Chaque fonction semble exiger son propre dispositif électronique dédié. Résultat : les projets deviennent lourds, coûteux, et parfois inefficaces.
Nous partons d’un autre constat : les capteurs sont déjà là, dans les équipements en place, souvent invisibles ou sous-exploités. En exploitant intelligemment ces données existantes, nous développons des fonctionnalités avancées, dynamiques et interopérables, sans alourdir l’infrastructure technique. Voici pourquoi et comment.
Prenons le cas des systèmes de chauffage et de climatisation, ils intègrent déjà une électronique embarquée. Une unité intérieure de climatisation envoie la température ambiante, l’état de fonctionnement, le mode actif.
Ces données, accessibles via des protocoles de communications, existent déjà dans les réseaux de systèmes du bâtiment. Pourtant, elles sont sous-valorisées. Soit parce qu’elles ne sont pas extraites, soit parce qu’elles ne sont pas interprétées dans une logique système. Le réflexe dominant est encore trop souvent : « il faut rajouter un capteur pour cela ». Or, dans la majorité des cas, ce n’est pas nécessaire.
AGRID s’appuie sur son socle logiciel pour agréger et interpréter ces données existantes. Nous ne cherchons pas à remplacer les GTB classiques, mais à leur injecter une intelligence transversale, capable de produire des fonctions avancées à partir de l’existant.
Par exemple, nous pouvons créer un capteur d’ouverture de fenêtre… sans capteur physique. En analysant la chute rapide de température dans une pièce, croisée avec une consigne active de chauffage et une température extérieure clémente, notre système détecte une ouverture probable. Il agit alors automatiquement : coupure du système de soufflage d’air et économie immédiate.
Enfin, nous exploitons également des données externes au bâtiment, comme celles issues de l’API Enedis. Cette API nous permet de récupérer, avec l’accord du client, les données de puissance et de consommation de leur compteur électrique. Grâce à ces informations :
- Nous identifions les contrats de fourniture électrique mal calibrés, soit en sous-usage (avec un abonnement trop élevé), soit en surconsommation (au-delà du seuil de tolérance).
- Nous alertons les clients sur les écarts et les opportunités d’ajustement.
- Et lorsque la puissance souscrite est parfaitement adaptée à l’usage réel, nous savons aussi les en féliciter : le dimensionnement est juste.
L’une des grandes forces de la GTB version AGRID, c’est sa capacité à faire plus avec moins. Pas de multiplication de capteurs, pas de réseaux radio à installer, pas d’infrastructure parallèle. Les capteurs sont déjà dans le bâtiment. Ils mesurent, envoient, communiquent. Encore faut-il leur donner une voix commune, un cerveau logiciel, et une logique d’exploitation adaptée aux usages réels du terrain.
En valorisant ce patrimoine caché, nous évitons les surinvestissements, nous réduisons la maintenance, et nous permettons aux équipes techniques de mieux piloter leurs bâtiments avec moins de complexité. L’avenir de la GTB ne passe pas nécessairement par la prolifération électronique, mais par une relecture intelligente de l’existant – enrichie par des données extérieures comme celles d’Enedis, pour une optimisation encore plus fine.
Une innovation née de la passion
Ensemble, nous repoussons les limites du possible pour transformer les espaces de travail en environnements énergétiquement optimisés et écologiquement responsables.